Refonder la gestion de la forêt française

Refonder la gestion de la forêt françaiseLes 16 et 17 octobre derniers, les élus du conseil d'administration de la Fédération nationale des Communes forestières ont pris plusieurs décisions qui vont engager l'avenir de la gestion de la forêt publique, mais aussi plus largement de la forêt française.
Point de départ de ce travail : la situation de l'Office national des forêts.

La veille, le 15 octobre 2018, le président Jarlier a rencontré la conseillère forêt de l'Elysée qui a rappelé l'engagement du Président de la République lors de son déplacement dans les Vosges en avril 2018 « pour une politique volontariste de relance de la filière forêt-bois, avec l'appui des collectivités et des territoires ».

L'Etat souhaite engager une vaste réflexion, en associant tous les ministères concernés ainsi que les collectivités : périmètres d'actions, fonctionnements, financements, une feuille de route devra être tracée dans les six mois.

De leur côté, les Communes forestières sont attachées à une politique forestière nationale, au principe du régime forestier et à la multifonctionnalité des forêts. Pour autant, il est urgent de dissocier le « régalien forestier » de l'opérationnel qui peut précisément s'adapter aux spécificités locales et régionales.

Malgré les deux derniers Contrats d'objectifs et de performance Etat-ONF-FNCOFOR, le modèle économique a vécu : le lien entre le prix du bois et le budget de l'Office s'est vidé de son sens ; à chaque exercice budgétaire annuel, les Communes ne sont pas associées aux discussions. L'ONF, bien doté à sa création en 1964, a cumulé les déficits – en partie pour des causes dont il n'avait pas la maîtrise - qu'il a tenté de combler par toujours plus d'activités concurrentielles. La machine s'est emballée et ce ne sont pas les propositions qui circulent qui vont amener des solutions.

Sur le terrain, la réalité est parfois tout autre, avec des agents engagés, compétents, prêts à innover, à intégrer la puissance du numérique.

Afin de refonder cette gestion, notamment de la forêt publique, il faut revoir complètement le modèle économique et organisationnel et le décliner en métiers. Tout cela demande à engager un processus par étapes. Les voici, proposées par les élus des Communes forestières.

Concrètement, une réforme solide et vertueuse passe par une analyse sérieuse, sans tabou ni concession, ouverte, avec des experts, apportant d'autres visions que celles des nombreux rapports issus du sérail.

La Fédération nationale des Communes forestières, forte de son unité et représentative des diversités territoriales, porte une vision pragmatique, d'intérêt général, prend en compte tous les acteurs de la forêt, ses rôles économique, sociétal et environnemental, de protection, d'aménités et de lutte contre le changement climatique.

Les élus du conseil d'administration ont donc identifié et validé six groupes de travail internes aux Communes forestières, chacun constitué des représentants des grands massifs forestiers : fonctions régaliennes, planification et gestion, rôle de protection de la forêt, commercialisation des bois, travaux forestiers, ancrage territorial et régionalisation.

Un 7ème groupe constitué des membres du bureau national assurera la synthèse et la mise en cohérence de l'ensemble des travaux. Des réunions vont être organisées afin de produire une contribution finalisée au 1er trimestre 2019.