"Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre" ou alors "la cause est déjà entendue"

"Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre" ou alors "la cause est déjà entendue"Malgré l'engagement des Communes forestières dans la renégociation du Contrat Etat-ONF-FNCOFOR, attachées au régime forestier et au service public ONF, l'Etat n'a pas renoncé à l'idée de faire payer plus les collectivités qui refusent fermement. Ce refus ne doit pas se traduire par la suppression des personnels ONF sur le terrain. Des solutions existent, dans la transparence et la responsabilité.

Durant les mois de février et mars, une mission d'évaluation constituée de quatre inspecteurs des ministères des Finances, de l'Agriculture et de l'Ecologie s'est rendue sur le terrain dans six régions pour évaluer du coût de la gestion des forêts des collectivités.
A l'issue, trois groupes de travail, pilotés par les services du ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt composés des représentants des ministères de tutelle, de l'ONF et de la Fédération nationale des Communes forestières ont entamé un travail de propositions pour parvenir à de nouvelles orientations du Contrat d'Objectifs et de Performance (COP) Etat-ONF-FNCOFOR.
La Fédération nationale des Communes forestières, son réseau et ses élus ont accepté d'entrer en négociation, en toute transparence et responsabilité, en rappelant leur attachement au régime forestier et au service public rendu par l'ONF, à une seule condition : aucun nouvel effort financier des collectivités ne sera acceptable et encore moins possible.

Or, les retours sur les missions de terrain des inspecteurs et les comptes-rendus des groupes de travail sur le COP ne sont ni rassurants ni engageants.
Ont-ils conscience de ce qui se passe dans les territoires et que la Fédération nationale traduit depuis des mois en se faisant le porte-parole du terrain, un porte-parole ferme mais loyal ?
Ont-ils conscience de l'impact économique qui s'annonce pour toute la filière forêt-bois ? Ont-ils conscience de l'impact sur les personnels ONF dont la présence territoriale représente bien souvent un des derniers services publics en zones rurales ?
Ont-ils conscience des conséquences qui pèsent sur l'avenir du patrimoine forestier public de notre pays dont sont garants les élus ?

A ce stade, on peut s'interroger sur la volonté de l'Etat qui, nous en avons la confirmation, n'a pas renoncé à l'idée d'augmenter la contribution des collectivités forestières, malgré nos alertes répétées et qui met dans la balance la suppression des personnels ONF, alors que nous nous battons pour le maintien du maillage territorial.
La réorganisation structurelle et fonctionnelle de l'établissement n'est pas la suppression des agents sur le terrain dans des territoires déjà en difficulté.
Voilà bien l'ultime procès d'intention qui sera fait aux collectivités forestières : avoir refusé de payer plus et contraint l'Etat à supprimer des postes. Des pistes d'amélioration sont possibles, nous les avons faites depuis des mois et elles sont largement partagées par l'ONF qui a voté en juin 2013 un schéma directeur organisationnel pour la consolidation socio-économique de l'ONF.
Deux ans, deux ans déjà à remettre en cause le travail que nous avions engagé pour repartir au point de départ : faire payer plus les collectivités.
Ce sera sans nous.