Avenir de l'Office national des forêts: l'art de la répétition

Avenir de l'Office national des forêts: l'art de la répétitionRécemment, le contexte politique et médiatique a suscité bien des questionnements sur des hypothèses entourant l'avenir de l'Office national des forêts. Filialisation ? Privatisation ? Démantèlement ? Cette situation n'a pas échappé aux élus des Communes forestières qui se sont interrogés : avons-nous été bien entendus ? Avons-nous été bien compris ?

Rappelons la position de la Fédération nationale des Communes forestières et des milliers d'élus qui la composent, à l'heure où s'engage la construction de l'avenir de l'ONF, notamment la convention-cadre qui va lier les Communes avec leur gestionnaire unique.

En responsabilité, nous soutenons la nécessaire évolution de l'ONF ; mais nous réaffirmons aussi son indispensable pérennité, plaçant la forêt sous la protection de l'Etat, pour une politique forestière nationale à hauteur des ambitions et des défis de demain.

Evolution n'est pas disparition
Nous sortons de deux années de crise sérieuse qui ont abouti en 2019 au Manifeste des Communes forestières. Les élus avaient alors tiré la sonnette d'alarme face à une situation financière dans l'impasse, face au gel et à la vacance des postes sur le terrain, face à la nécessaire évolution du régime forestier.

A l'issue, les élus de tous les territoires ont alors adressé des propositions concrètes pour refondre la gestion de la forêt publique en particulier, mais aussi plus largement des forêts françaises, dans l'intérêt général.

Nos fondamentaux
Ils reposent sur le maintien du régime forestier, la nécessité d'un grand service public forestier national et une nouvelle gouvernance avec les élus.

Au-delà, la refonte de l'équation économique de l'ONF est aussi inévitable qu'indispensable et de nouvelles ressources, issues des services rendus par les espaces forestiers publics à la société doivent être mis en place.

Les élus ont appelé à plus de cohérence des politiques publiques pour la forêt et le bois, à la vigilance face aux pressions exercées sur les forêts au bénéfice d'intérêts divers, à la confiance en la capacité des territoires à adapter les forêts et les filières bois.

Le rapport de la députée Anne Laure Cattelot intègre en grande partie nos propositions.

Par ailleurs, des tentatives de réduction de moyens ou de dispersion de compétences des structures forestières seraient un signe inquiétant en plein démarrage des politiques d'adaptation des forêts aux changements climatiques.

Un anniversaire de rappel
Le 5ème anniversaire de l'Accord de Paris où la France a joué un rôle central tombe à pic. Dans le Code forestier, la forêt est placée sous la protection de la nation : elle représente un enjeu majeur pour la pérennité de la vie sur terre, en particulier dans ses capacités à lutter contre le changement climatique. Mais pour cela, elle doit être gérée, de manière durable, multifonctionnelle et continue, transmise dans l'intérêt général.

Face à l'impact du changement climatique sur les forêts françaises et ses conséquences accrues, les élus et plus largement les forestiers ont conscience qu'il faut agir vite et massivement.

Agir vite oui, mais à condition de maintenir les moyens d'une gestion durable et multifonctionnelle.