Le rôle des communes forestières dans la transition écologique des territoires

Le rôle des communes forestières dans la transition écologique des territoiresLa Fédération nationale des Communes forestières est engagée depuis plusieurs années dans des programmes nationaux et européens visant à améliorer la prise en compte de la forêt et du bois dans la transition écologique des territoires. Elle agit pour la sensibilisation, la mise en réseau et l'appui aux EPCI dont les PCAET prennent en compte les enjeux forestiers. Elle vient de lancer un projet de mesure des retombées territoriales de l'utilisation du bois des massifs de proximité.

Les écosystèmes forestiers et la filière forêt-bois ont un rôle majeur à jouer dans la transition écologique*. Plusieurs défis sont identifiés afin de replacer la filière forêt-bois au coeur des préoccupations climatiques :

  • La conciliation du développement des usages de la ressource forestière avec sa gestion durable;
  • La réduction de la dépendance en énergie provenant de sources fossiles par un usage efficace de la biomasse;
  • La reconnaissance et l'amélioration du rôle de la forêt dans l'atténuation des changements climatiques.

La Fédération nationale mène depuis plus de 10 ans des expériences pilotes de structuration de filières territoriales bois-énergie et bois-construction afin de promouvoir les usages durables de la biomasse forestière : les programmes « 1000 chaufferies bois en milieu rural » et « 100 constructions publiques en bois local » arrivent aujourd'hui à leurs termes et vont permettre un déploiement plus large de ces expériences, véritables leviers de développement territorial répondant aux enjeux d'adaptation au changement climatique.

La prise en compte du climat dans les activités forestières repose sur des démarches locales adaptées, à l'instar des chartes forestières de territoire développées en France, initiées par la Fncofor.

Le développement des usages énergétiques de la biomasse forestière n'est ainsi qu'une partie du challenge à relever par le secteur forêt bois.

La Fédération nationale des Communes forestières s'est prononcée très tôt en faveur du développement du bois énergie. Mais comme le rappelle sa Charte Bois Energie, l'utilisation du bois pour répondre aux besoins énergétiques n'est pas une fin en soi et doit s'inscrire dans la gestion durable des forêts.

Le bénéfice « climat » d'une sylviculture dynamique est en effet optimal lorsque le concept d'usages en cascade du bois est respecté, avec une recherche d'effets conjugués sur les « 3 S » :

  • Séquestration continue de carbone par les écosystèmes forestiers soumis à une gestion durable dynamique ;
  • substitution des émissions de GES avec l'utilisation de la ressource forestière à la place de matériaux émetteurs non renouvelables (énergie et construction) ;
  • stockage à longue durée de vie du carbone dans les produits à base de bois (construction, aménagements, ameublement...).

Au vu des dispositions de la Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) concernant l'adoption de Plans Climat Air Energie Territoriaux (PCAET) dans les intercommunalités de plus de 20 000 habitants d'ici la fin 2018, il est indispensable que ces plans deviennent les outils de coordination locale des usages de la biomasse forestière, en articulation avec les stratégies nationales et régionales.

La FNCOFOR a engagé un programme de sensibilisation, de mise en réseau et d'appui aux EPCI comportant des enjeux de prise en compte de la forêt et des activités forestières dans les objectifs et actions des PCAET.

Enfin, elle a mis en place un programme de mesure des retombées territoriales de l'utilisation du bois des massifs forestiers de proximité, en partenariat étroit avec les porteurs du concept BIOM.

* Une récente étude de l'Inra et de l'IGN a permis d'estimer le bilan carbone actuel de la filière bois à 88 millions de tonnes de CO2éq/an, bilan dominé par la fonction de stockage dans les écosystèmes forestiers (biomasse vivante, bois mort et sous-sol).