Retour sur 90 ans d'histoire / 1960 - 1970

Retour sur 90 ans d'histoire / 1960 - 1970Pour les Communes forestières, comme pour la filière forêt-bois française, les années 1960-1970 furent une décennie de batailles politiques à forts enjeux pour l'avenir des forêts. Les Communes forestières ont ainsi participé au suivi de la structuration politique européenne en veillant à y intégrer les enjeux des élus et des forêts. Elles ont mené un travail politique de longue haleine pour lutter contre une politique forestière pro importatrice de bois.

Elles ont également collaboré avec Edgard PISANI, ministre de l'Agriculture de 1961 à 1966, réformateur de la filière forestière française. Par la loi Pisani du 6 août 1963 « pour l'amélioration de la production et de la structure foncière des forêts françaises », le ministre sépare l'Administration des eaux et des forêts en créant l'Office national des forêts (1965) et crée les Centres régionaux de la forêt privée (1963). Les Communes Forestières structurent alors leur réseau en cohérence avec ces nouvelles institutions.

L'espoir de l'Europe pour une politique forestière commune

Les efforts politiques des Communes forestières, en ce début des années 60, se situent à l'échelle européenne. Les Communes forestières placent beaucoup d'espoir sur la structuration de l'Europe et souhaitent participer à la réelle prise de conscience du pouvoir des maires et des assemblées communales. A cette fin, le Président fédéral Bernard DUFAY prend la présidence de la Commission Internationale Européenne des Communes Forestières. En Mai 1964, émergera l'idée d'un Fonds Forestier Européen avec la volonté d'une politique forestière communautaire.

Retour sur la chronologie de cette décennie 

  • 1960 : Des motions en faveur d'une transformation des forêts communales et un rééquilibrage des taxes sont prises par les Communes forestières ;
  • 1961 : Les Communes forestières décident d'avoir un référent technique pour accompagner les communes dans leurs démarches de valorisation des forêts et de conversion des taillis sous futaie en résineux. Elles dénoncent une administration des eaux et forêts derrière les intérêts des services de l'Etat plutôt qu'auprès des Communes ;
  • 1962 : Rapprochement politique avec la Fédération Nationale du Bois pour traiter de l'augmentation de la productivité des forêts communales, la suppression des entraves à l'exportation des bois et pour une facilité la vente des bois ;
  • 1962 : Prise en main des revendications des Communes forestières par le nouveau ministre Mr.Pisani ;
  • 1963 : Parutions de positions politiques au bulletin officiel de la Fédération : « Les importateurs sont plus forts que le ministre »
  • 1964 : Malgré une étroite collaboration avec le ministre de l'Agriculture M. Pisani et ses sollicitations répétées aux ministre des Finances, les Communes forestières s'interrogent des justifications et formulations de M. Pisani sur la non possibilité de faire évoluer la fiscalité, amenant la Fédération à s'interroger sur la « féodalité » de l'Etat français suite aux refus de modifier la fiscalité « en raison de la diversité des intérêts en cause » ;
  • 1966 : M. Faure, président de l'association des Communes forestières du Jura Ministre de l'Agriculture. Avec le concours du Directeur Général de l'Office National des Forêts, et de Bernard DUFAY, président de la FNCOFOR, ils obtiennent du ministre des Finances un premier signal et une mesure visant à augmenter la taxe fiscale sur les sciages résineux d'importation de 0,5% à 2%.
        
 
  • 1967 : La mesure de 1966, n'a pas eu d'effet. Les bois français continuent de se vendre de plus en plus mal. De nombreuses coupes sont restées invendues. Pire, le ministre de l'Agriculture, connaisseur des enjeux et revendications des Communes forestières, renvoie les justifications de non compétitivité de la filière forêt-bois à la main d'oeuvre, aux salaires, morcellement forestier, l'exploitabilité et organisation des chantiers forestiers...
  • En réponse, la Fédération lance un Mouvement National pour la Défense sur Bois. Elle étaye son argumentaire sur la fiscalité, proposant d'intégrer les produits bois dans la liste des produits agricoles bénéficiant du marché commun ou de créer un monopole d'importation et exportation des bois tel que l'Office des Céréales. Elle ira même jusqu'à plaider l'usage de bois français dans la construction et la mise en oeuvre de label de qualité avec des cahiers des charges d'exigences. Les prémices donc des marques de certification de territoires que l'on connait aujourd'hui.
  • 1968 : la Fédération fait remonter les motions signées par les communes : Lancement de courriers, Assemblées générales adossées au Congrès de l'Association Nationale des Maires de France...
  • 1969 : Réponse du nouveau président de la République M. Pompidou à propos des motions signées et du partage des objectifs de la Fédération. Une collaboration étroite est en vue pour instaurer une discussion avec le gouvernement. Première victoire pour la Fédération.
  • Fin 1969 : A la demande des Communes forestières, un secrétariat d'Etat à la Forêt est créé. Le secrétaire d'état est reçu par le bureau fédéral pour échanger sur les vues de chacun et les travaux collaboratifs à venir.