Reboisement: l'appel national de Mende

Reboisement: l'appel national de MendeLe 27 octobre 2016, un colloque national "Renouveler la forêt pour une économie du futur" a eu lieu à Mende (48), sur la thématique du reboisement qui suscite de nombreuses questions pour la filière forêt-bois : nature des essences à privilégier, changement climatique, renouvellement des forêts, adaptation aux besoins économiques mais aussi aux enjeux environnementaux...

En amont des discours de clôture de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie et de Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, les organisations représentatives de la filière forêt-bois ont fait entendre leur voix par l'intermédiaire du sénateur de la Moselle Philippe Leroy, président du groupe forêt-bois du Sénat : "Il est urgent d'agir car la forêt française vieillit, se fragilise et n'est pas suffisamment renouvelée, alors même que la filière s'attache à développer l'usage du bois, promouvoir son rôle et celui de la forêt dans la contribution à la lutte contre le changement climatique".

Sur les espaces délaissés par la gestion, le constat est clair :

  • des paysages dégradés et une valorisation touristique de la forêt impossible, alors que les forêts gérées prévoient des aménagements pour l'accueil du public et sécurisent les bois contre les risques (incendies, chutes de branches) ;
  • des espaces fragilisés alors que le rôle essentiel des arbres permet d'éviter de nombreuses catastrophes comme les glissements de terrain ;
  • une accentuation des effets du changement climatique alors que la puissance de séquestration du CO2 des feuilles et aiguilles se développe sur les arbres en pleine croissance ;
  • un déficit d'emplois, notamment dans les zones rurales : ces espaces non gérés produiront des arbres qui ne pourront pas être transformés en produits apportant une valeur ajoutée.

Dans le même temps, l'Allemagne plante 300 millions de plants par an, la Pologne 1 milliard et la France 70 millions !

Le Programme National Forêt-Bois donne les grandes orientations pour guider ces efforts. Les déclinaisons régionales assureront une cohérence et une adaptation à chaque territoire.
Mais avec quels moyens ? Les 28 millions d'euros investis dans le Fonds stratégique forêt bois par le ministère en charge de la forêt permettent d'amorcer la pompe. Il devra rapidement atteindre 150 millions d'euros par an pour vraiment permettre d'engager cet effort indispensable.

Le renouvellement de nos forêts doit être assuré sans plus attendre. Pour 2025, nous devons avoir renouvelé 500 000 ha de forêt ce qui correspond à seulement 3 % de la surface totale actuelle pour rattraper le retard accumulé. Puis atteindre un rythme plus élevé pour renouveler 125 000 ha par an, c'est à dire 0,7 % de la surface forestière chaque année c'est à dire 0,7 % de la surface forestière chaque année (avec 336 millions de plants). Un objectif ambitieux mais à notre portée techniquement si l'on nous en donne les moyens.

L'appel lancé aux élus, aux ministres, aux entreprises et aux citoyens est capital : le Fonds stratégique forêt bois doit atteindre un niveau nécessaire et correspondre aux orientations prises en matière de transition énergétique. Il induira la création dans les territoires ruraux de 20 000 à 25 000 emplois nouveaux et une activité économique gage de retours financiers pour l'Etat.

 

En savoir plus