L'impact du changement climatique sur les essences forestières

L'impact du changement climatique sur les essences forestièresSamedi 19 novembre 2016, l'assemblée générale des Communes forestières du Doubs a réuni une centaine d'élus. A cette occasion, des spécialistes ont présenté l'impact du changement climatique sur la productivité des essences forestières locales et les enjeux d'une gestion raisonnée et anticipée.

En présence de Monsieur Raphael BARTOLT, Préfet du Doubs, de Madame Annie GENEVARD, députée du Doubs et de Monsieur Jean-François LONGEOT, sénateur du Doubs, cette réunion animé par Christian COUTAL, Président des communes forestières du Doubs, à la salle des fêtes d'Arc-Sous-Cicon, a été l'occasion de faire un bilan de l'activité de l'asociation, mais aussi de débattre et de s'informer des sujets forestiers d'actualité.

L'intervention de Monsieur Jean-François DHOTE (INRA) a présenté un rapport co-écrit avec l'IGN et l'ONF sur l'impact du changement climatique sur la productivité de certaines essences forestières du Doubs, à l'horizon 2100.

Si la productivité intrinsèque de certaines essences semble être confortée, leur probabilité de présence est tout aussi importante à étudier. Les prochaines années connaîtront plusieurs migrations : les espèces végétales méditerranéennes vers le nord, et les essences de plaine en altitude.

La gestion durable des forêts impose de se questionner sur ce sujet. Plusieurs projets de recherche et des tests sont effectués en Franche-Comté et l'ONF, gestionnaire unique des forêts communales, s'inscrit dans cette démarche.

"Les évolutions montrent que s'il ne faut pas remettre en cause toute notre sylviculture, une adaptation pro-active dans les années à venir sera nécessaire" a précisé le président des communes forestières du Doubs.

Premier constat: la forêt est très sollicitée, le climat l'impacte déjà et les attentes sur nos forêts sont multiples : économie, emploi, climat, nature... Dans le même temps, les négociations internationales les concernent de plus en plus, comme les dernières COP 21 et COP 22.

Deuxième constat: des questionnements demeurent sur les impacts du changement climatique, les choix des ressources génétiques, les connaissances en recherche et développement et l'essor de la bioéconomie.

Troisième constat: des essences deviennent inadaptées à leurs stations. Ce sont alors les premières à souffrir ; des peuplements fragilisés sont confrontés aux attaques de ravageurs, conduisant à des pratiques sylvicoles inadaptées. Des espèces actuellement en équilibre avec leur milieu seront-elles adaptables pour résister à une évolution vers des sécheresses plus longues et plus intenses ?
Des différences entre essences sont aussi observées et varient en fonction des conditions environnementales et physiques des peuplements.

En résumé: la rapidité des évolutions est telle que la nature seule ne peut s'adapter et nous ne pouvons attendre l'arrivée de dégâts importants pour agir.

Pour les élus: dès aujourd'hui, il est important d'avoir une attitude pro-active dans la gestion forestière, d'envisager des regroupements et de nouvelles solidarités entre collectivités et organismes partenaires, d'apprendre plus vite ensemble, d'amortir et de répartir les risques par l'expérimentation. 

La Fédération nationale des Communes forestières a engagé un travail de réflexion sur ces sujets tant aux niveaux national qu'international.

Outre l'adaptation de nos forêts et la préparation des ressources forestières du futur, un autre enjeu dans lequel se sont engagées les Collectivités forestières est le développement des usages du bois dans une perspective bioéconomique. Le bois est un matériau avec une grande richesse de propriétés et d'usages possibles dans les secteurs de la construction, des emballages, des énergies, mais aussi de nouveaux usages tels que la biochimie, la pharmacie, et la bioraffinerie.