Forêts françaises : amours à partager

Forêts françaises : amours à partagerComment accompagner par nos rôles d'élus territoriaux le destin de la filière forêt-bois ? De plus en plus, ces dernières années, les élus dans leur quotidien sont en première ligne des attentes sociétales, parfois contradictoires (« oui au bois, non à la coupe »), mais légitimes. Au quotidien, Les Communes forestières associent, travaillent et apportent des solutions concrètes, en partenariat avec les acteurs des territoires.

Simple mais pas simpliste

Les récentes statistiques le démontrent : la société a une image positive de la forêt et du bois. Concernée par les préoccupations environnementales, la performance énergétique, les changements climatiques, la forêt et le matériau bois suscitent plus que de l'intérêt, de l'enthousiasme.

En parallèle, certains ne font pas toujours la connexion entre la forêt et le produit bois, entre la gestion forestière et la récolte nécessaire, et pas seulement les populations urbaines.

Cette tendance à voir dans la forêt un décor immuable, un espace seul de loisirs, d'accueil, de régénération, a aussi été le fait des forestiers eux-mêmes. Comment s'étonner alors de l'amalgame entre déforestation et exploitation, entre forêts tropicales ou boréales et forêts européennes ?

Positiver, impliquer, communiquer

Les pratiques sportives et de loisirs de pleine nature se sont considérablement intensifiées ces dernières années, au coeur des espaces forestiers: besoin accru de «naturalité» et d'attentes « récréatives », accessibilité facilitée, communication active de nouveaux acteurs : associations, ONG et même des équipementiers sportifs vendant le rêve d'une nature gratuite, infinie, capable d'épanouir et de performer à tous les âges de sa vie.

Les forêts sont les espaces d'enjeux divergents, tantôt convoités, tantôt protégés.

Les élus gèrent en responsabilité les espaces forestiers. Mais parfois, ils subissent ces phénomènes et alertent. La perte de maitrise de l'information et la viralité des données en ligne, relayées par la communication et les réseaux sociaux ne facilitent pas les échanges et débats d'idées. A cela s'ajoute l'accélération de la diffusion d'informations déformées, hors de tout cadre de communication institutionnelle, qualifiée, ou sourcée. Le cadre institutionnel qui restait d'expertise locale et de formation pratique en est largement bousculé.

Territorialisation dans une mondialisation bien réelle

La Fédération nationale des Communes forestières et les organisations membres de l'interprofession nationale France Bois Foret se sont emparées du sujet et travaillent sur une stratégie partagée. Les Communes forestières s'engagent dans des processus vertueux sur nos territoires : préservation de la biodiversité, nouvelles pratiques sylvicoles, soutien à la relocalisation de l'économie, aux circuits courts et à la traçabilité, défense de l'intérêt général, engagement contre l'export de grumes.

Cela ne suffit plus. Les défis sont là : accepter de questionner nos pratiques, revoir nos modalités de communication, choisir de protéger certains de nos espaces, dépasser la réponse du bouclier réglementaire et coercitif face à une problématique sociétale, développer des partenariats pour engager ces nouveaux publics, ouvrir des pistes de gouvernance élargie, placer les élus dans un rôle audible et innovant d'intermédiation, de réponses aux attentes sociétales et d'éco-territorialité.

Au quotidien, nous associons, travaillons, apportons des solutions concrètes, en partenariat avec les acteurs des territoires. N'oublions pas aussi de le dire et de valoriser ces avancées.